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Archives de Tag: Mediator

Le Mediator testé sur des êtres humains dans les années 1970

 

Source : Métro France

Des comprimés et une boite de Mediator. Photo : Fred Tanneau/AFP

 

Les essais cliniques, retrouvés lors de perquisitions au siège de Servier, montrent que le Mediator a été testé sur des êtres humains comme coupe-faim, selon des informations du Journal du Dimanche auxquelles le laboratoire a réagi en démentant avoir jamais caché ces tests.

Les laboratoires Servier ont vigoureusement démenti. Mais les documents retrouvés lors de perquisitions menées au siège du groupe pharmaceutique, que s’est procurés le Journal du Dimanche, sont sans équivoque. Ils témoignent d’essais cliniques du Mediator effectués entre 1968 et 1973 sur des êtres humains, en fait des personnes obèses, pour un usage de coupe-faim, "contrairement à ce que Servier a toujours affirmé jusqu’à présent", lâche le JDD.

Rappelons d’abord que ce médicament était initialement destiné à réduire le taux de graisse dans le sang, avant d’être converti par le laboratoire (sans en changer la composition) en traitement adjuvant pour les diabétiques en surpoids, puis en coupe-faim généralisé. Qu’environ cinq millions de personnes en France y ont eu recours jusqu’à son retrait du marché à la fin 2009. Et qu’il serait à l’origine de graves lésions des valves cardiaques, et de 500 à 2000 décès.

"Le 780 SE (le nom scientifique du Mediator, ndlr) peut être considéré comme un anorexique des plus satisfaisants et mérite d’être retenu comme adjuvant des plus précieux dans le traitement de l’obésité", indique ainsi un premier rapport. Avant qu’un autre n’enfonce le clou un an et demi plus tard, évoquant "62,5% d’excellents résultats" dans des "cures d’amaigrissement" réalisées "grâce à cet anorexique".

Nuance

"Contrairement à ce qui est écrit, les laboratoires Servier n’ont jamais caché avoir fait des essais cliniques pour tester l’effet anorexigène du Mediator. C’est justement l’analyse des essais dans leur globalité qui n’ont pas permis de conclure à l’activité anorexigène chez l’homme. Ces essais commentés par le JDD ont été mis à disposition des enquêteurs, comme beaucoup d’autres documents démontrant le contraire et sur lesquels ils ont demandé à être interrogés par les juges d’instruction. Par définition, un médicament anorexigène doit inhiber la prise alimentaire pour entrainer une perte de 10% du poids corporel", a répondu Servier par voie de communiqué.

Son avocat, interrogé par le JDD, ne disait d’ailleurs pas autre chose : "Dans les années 1970, si le groupe Servier avait eu entre les mains un coupe-faim d’une telle efficacité, pourquoi ne l’aurait-il pas mis sur le marché ? Ces produits n’étaient frappés d’aucune interdiction à l’époque, bien au contraire." En bref, la nuance entre coupe-faim et "effet anorexigène" serait subtile au point de ne pas exister. Mais le problème est-il vraiment là, plutôt que dans le recours à des cobayes humains ? Ce sera, de toute façon, à la justice de trancher ces questions, dans le cadre du premier procès pénal dans cette affaire. Qui se tiendra du 14 mai au 6 juillet au tribunal correctionnel de Nanterre.

 

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Publié par le 7 avril 2012 dans Santé, Sécurité

 

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Mediator : des salariés de Servier en garde à vue

 

Source : Libération

 

Une perquisition était en cours mardi à la mi-journée à Suresnes au siège du groupe Servier.

Une perquisition était en cours mardi à la mi-journée à Suresnes au siège du groupe Servier. (Photo Fred Tanneau. AFP)

 

Plusieurs salariés des laboratoires Servier ont été placés mardi en garde à vue notamment pour «suspicion de destruction de preuves» dans le cadre de l’enquête sur le Mediator.

Selon deux sources proches de l’enquête, ils sont «moins de cinq» à être entendus. De son côté, un porte-parole de Servier a confirmé mardi qu’«une demi-douzaine de collaborateurs de Servier ont été questionnés à Nanterre cet après-midi (mardi) au sujet de documents passés à la broyeuse».

Un peu plus tôt ce mardi, une perquisition a eu lieu mardi à Suresnes au siège du groupe Servier, au centre du scandale sanitaire du Mediator, a-t-on appris de source proche de l’enquête.

Selon RTL qui a révélé l’information, les enquêteurs agissent dans le cadre d’une enquête pour destruction de preuves, menée par trois magistrats parisiens.

Deux informations judiciaires sur le Mediator sont par ailleurs ouvertes à Paris, l’une pour «tromperie aggravée» et l’autre pour «blessures et homicide involontaires».

L’opération dans les locaux de Servier, ouverts en septembre 2011, était menée par les gendarmes de l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (Oclaesp) et les policiers de la Division nationale des investigations financières (Dnif).

En février, plusieurs perquisitions avaient été menées au siège de l’Agence du médicament (Afssaps) à Saint-Denis et aux domiciles de plusieurs responsables de l’Agence.

Prescrit pour maigrir

Utilisé par cinq millions de personnes en France, le Mediator est à l’origine de graves lésions des valves cardiaques et pourrait être responsable d’au moins 500 à 2 000 décès.

Dans un autre volet du dossier, ouvert par la citation directe de plusieurs plaignants, les laboratoires Servier et son fondateur Jacques Servier devraient comparaitre au printemps à Nanterre dans le premier procès pénal sur l’affaire.

Le Mediator, qui contient une molécule coupe-faim, le benfluorex, a été indiqué pendant trente ans, d’abord contre l’excès de graisses du sang, puis comme traitement adjuvant chez les diabétiques en surpoids, avant d’être retiré du marché le 30 novembre 2009. Il a en fait été largement prescrit pour maigrir.

Le scandale du Mediator a abouti au vote d’une loi sur l

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Publié par le 13 mars 2012 dans Santé, Sécurité

 

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Le Mediator responsable d’au moins 1 300 morts en France

Source : Libération

 

Mediator, un scandale français

Comprendre le scandale du Mediator

 

 

Une étude parue jeudi évalue le taux de mortalité imputé à ce médicament commercialisé par les laboratoires Servier, qui a causé plus de 3 000 hospitalisations.

Le Mediator a "probablement" causé 3.100 hospitalisations et au moins 1.300 morts entre 1976 et 2009 en France.
(Photo Fred Tanneau. AFP)

Le Mediator a «probablement» causé 3 100 hospitalisations et au moins 1 300 morts entre 1976 et 2009 en France, selon une étude sur la mortalité attribuable à ce médicament, la première publiée dans une revue scientifique internationale.

Il s’agit vraisemblablement d’une «sous-estimation», a déclaré le chercheur Mahmoud Zureik, coauteur de cette étude, publiée jeudi dans le journal spécialisé Pharmacoepidemiology & Drug Safety, qui conforte des données préliminaires déjà évoquées.

La parution de cet article est un élément de plus au dossier de l’affaire du coupe-faim des laboratoires Servier, qui fait l’objet de plusieurs procédures judiciaires en cours.

Les deux auteurs de l’étude — Mahmoud Zureik, directeur de recherche de l’Inserm, et l’épidémiologiste Agnès Fournier — avaient fin 2010 avancé une fourchette de 1 000 à 2 000 morts, chiffre jugé «pas du tout exagéré» par l’épidémiologiste Catherine Hill (Institut Gustave Roussy, Villejuif).

Effets néfastes graves

L’étude s’est penchée sur un des effets néfastes graves du Mediator, les atteintes des valves cardiaques ou valvulopathies à l’origine d’hospitalisations, d’opérations et de décès.

Le Mediator des laboratoires Servier, qui contient un coupe-faim, le benfluorex, a été indiqué, d’abord contre l’excès de graisses du sang, puis comme traitement adjuvant chez les diabétiques en surpoids, avant son retrait du marché en novembre 2009. Il a en fait été largement prescrit pour maigrir. 145 millions de boites de Mediator au total ont été vendues en France avant son retrait du marché, selon le fabricant.

Les auteurs, qui avaient déjà communiqué des estimations à l’agence du médicament (Afssaps) en 2010, réalisent avec cette publication une étude plus fouillée et précise.

Ils ont établi leurs calculs avec des données de l’Assurance maladie portant sur 303.336 patients ayant eu au moins un remboursement en 2006 pour le Mediator, 54% l’utilisant encore en 2007, 39% en 2008 et 31% en 2009.

Les chercheurs ont extrapolé le nombre d’hospitalisations pour insuffisance valvulaire entre 2006 et 2009, en partant de ceux qui avaient pris du Mediator en 2006, rapportés au nombre total d’utilisateurs du produit entre 1976 et 2009.

Des chiffres sous-estimés

La moitié des gens hospitalisés ont été opérés et donc avaient des formes graves de valvulopathies, selon M. Zureik. Pour évaluer la mortalité, les chercheurs ont retenu une étude américaine montrant qu’en cas d’atteinte valvulaire modérée à sévère, le risque de décès prématuré était de 43%.

«L’étude ne prend en compte que les gros consommateurs (54 boites prises sur deux ans et demi environ)», précise Mahmoud Zureik.

Elle n’englobe pas l’autre grave méfait du Mediator, l’hypertension artérielle pulmonaire (HTAP), ni les décès non précédés d’une hospitalisation pour valvulopathies.

Les chiffres, ajoutent les auteurs, sont probablement sous-estimés, principalement parce que les atteintes des valves cardiaques touchant des patients ayant consommé moins de 30 boites de Mediator (correspondant à une année et demie d’utilisation) ne sont pas pris en compte, faute de données disponibles.

Ainsi, près de la moitié des boites vendues en France ont été considérées comme dépourvues de risque, «alors qu’une exposition relativement courte pourrait causer la maladie des valves, comme le suggèrent des études sur les autres dérivés de fenfluramine», notent-ils.

L’étude avance une fourchette de 1 050 à 1 700 décès. Mais leur nombre pourrait aller au delà de cette estimation, ajoute M. Zureik.

 

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Publié par le 9 février 2012 dans Santé, Sécurité

 

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Servier. Mensonges et désinformation

 

Source : Paris Match

 

Servier. Mensonges et désinformation

 Photo Charles Platiau / Reuters

Un nouveau rapport confirme qu’il y a bien eu tromperie sur la nature du Mediator: selon deux témoignages, Servier savait qu’il s’agissait d’un coupe-faim plutôt que d’un antidiabétique, et connaissait en outre ses risques anorexigènes. Le laboratoire aurait privilégié la rentabilité à la vérité.

 

Jacques Servier savait tout dès le début de la commercialisation du Mediator, en 1973. C’est ce qu’affirme un rapport accablant dévoilé ce mardi par «Libération» et «Le Figaro». Le laboratoire aurait en effet menti dès l’origine sur la nature du médicament, qu’il savait être un coupe-faim -et non un antidiabétique- ce qu’il aurait dissimulé au nom de la rentabilité… Ce sont deux anciens employés du laboratoire qui ont révélé cette information capitale, lors de leurs auditions réalisées au mois de juillet par les magistrats en charge de l’instruction. Jean Charpentier, retraité de 81 ans, et chargé par Servier en 1968 de réaliser des études toxicologiques sur le futur médicament, a ainsi rapporté avoir conclu à l’époque qu’aucune «propriété pour le diabète» n’avait été démontrée. En revanche, il avait déjà constaté que le médicament «diminu[ait] la faim». Le neurochirurgien raconte par conséquent avoir été «beaucoup étonné de voir le Mediator sortir comme antidiabétique car ça n’a rien à voir sur le plan expérimental, ni sur le plan clinique». Selon lui, l’explication est simple: «le choix du diabète s’explique car c’est un domaine infiniment plus rentable pour les labos.»

Un «puissant anorexigène

L’autre témoignage relayé est celui de Jacques Duhault, l’un des découvreurs du Mediator en 1966, aujourd’hui âgé de 79 ans. Ce docteur en pharmacie, qui souligne que «dans les années 60, la règle de base en matière de recherche était de trouver une molécule aboutissant à une diminution de prise alimentaire sans avoir d’effet stimulants centraux», a néanmoins confirmé que le Mediator était un «puissant anorexigène», comme il l’avait écrit des 1970. Terme qui n’est malheureusement jamais apparu dans le dossier de demande d’autorisation de mise sur le marché du produit. Fin 1969, s’il est bien écrit que le Mediator produisait une «diminution très importante de la prise de nourriture», le mot «anorexie», qui figurait quelques mois plus tôt, a disparu. «Ç’a été fait dans le but d’avoir l’autorisation de mise sur le marché»», reconnaît le professeur Charpentier. «Notre but était de montrer que le caractère anorexigène principal de cette molécule avait également un mécanisme d’action faible sur les lipides et les glucides. C’est ensuite qu’il y a eu une déviation quand ils ont fait de cette action secondaire l’action principale pour qualifier cette molécule d’antidiabétique.» Aujourd’hui, Jacques Duhault admet lui aussi que le médicament aurait dû être retiré de la vente en 1999.

«C’est terrifiant d’apprendre ça et de le lire de la bouche des inventeurs ou en tout cas des premiers chercheurs du Mediator, a réagi sur Europe 1 le docteur Irène Frachon, la première à avoir donné l’alerte sur le médicament. Car on imagine une stratégie qui a été élaborée il y a des dizaines d’années.» «La deuxième question très importante posée par ces témoignages est la suivante: ces stratégies commerciales diaboliques de tromperie, concernent-elles exclusivement le Mediator ou d’autres produits des laboratoires Servier ?», poursuit-elle. «Je ne serai pas étonnée non plus qu’on ait un certain nombre de surprises et de révélations dans d’autres domaines que celui des coupe-faim.» Ces nouveaux témoignages corroborent en tout cas l’hypothèse d’une «tromperie» et d’une «tromperie aggravée», infractions sur lesquelles porte l’enquête. L’avenir du laboratoire est en jeu. Car son assureur, Axa, a déjà prévenu qu’il ne remboursait rien s’il était avéré que le Mediator était bien un coupe-faim. Outre l’interdiction d’exercer qui menace Servier, le laboratoire pourrait donc devoir indemniser seul les victimes de son médicament -ceci en sachant que près de cinq millions de personnes ont consommé du Mediator en France, pour un nombre de morts estimé entre 500 et 2000…

De son côté, le laboratoire maintient sa ligne de défense en plaidant la bonne foi. «Les laboratoires Servier n’ont pas trompé les autorités en masquant le fait que le Mediator est un coupe-faim, ce qu’il n’était pas», a martelé Me Hervé Témime, avocat de la société. «Servier n’est absolument pas dans le déni. Servier ne conteste pas les travaux qui ont été fait dans les années 1960 et la fin des années 1960 sur cette molécule. Servier considère simplement qu’il n’y a pas eu de tromperie, il n’y a pas eu d’escroquerie, il n’y a pas eu d’obtention indue d’autorisation de mise sur le marché. C’est tout».Point final

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Publié par le 6 septembre 2011 dans Santé, Sécurité

 

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Mediator : Irène Frachon est "soulagée"

 

Source : France Soir

Irène Frachon, le médecin par qui le scandale du Mediator a éclaté, a commenté le lancement du fonds d’indemnisation des victimes ce jeudi sur Europe 1. « Grand soulagement », « garantie » pour les victimes… Le docteur n’a pas hésité aussi à tacler les Laboratoires Servier.

Le docteur Irène Frachon avait écrit "Mediator 150MG : Combien de morts ?"

Le docteur Irène Frachon avait écrit "Mediator 150MG : Combien de morts ?" SIPA

 

Le Fonds public d’indemnisation des victimes du Mediator est lancé depuis ce jeudi. Les procédures devraient prendre entre un an et un an et demi. Mais déjà plusieurs centaines de dossiers sont prêts à être déposés. Pour Irène Frachon, l’auteur du livre Mediator 150MG : Combien de morts ?, (titre original avant sa censure survenue dix jours après sa sortie), c’est « un grand soulagement ».

« Parce que je pense aux victimes qui vivent traumatisées depuis ce scandale et qui ont en face d’elle un  »guichet unique ». Elles vont avoir la certitude que leur dossier sera examiné par un collège d’experts compétents de façon gratuite », a ainsi affirmé le docteur alors qu’elle était l‘invitée d’Europe 1 ce jeudi matin.

 

"Un véritable traumatisme psychologique"

À la question de savoir combien il existe de victimes du Mediator, Irène Frachon ne peut répondre. Mais elle estime que le fonds d’indemnisation, auquel elle a été « constamment associée à la réflexion », aura aussi pour mission de les recenser. Le Mediator, un antidiabétique, a été consommé par 5 millions de personnes. Retiré du marché en 2009, il serait responsable de 500 à 2.000 décès. « Il y a certainement quelques centaines de victimes graves, qui souffrent de valvulopathie dramatique, et probablement des milliers de victimes  »plus légères », avec des valvulopathies, qui sont de minimes à modérées, mais avec des conséquences pas toujours négligeables et un véritable traumatisme psychologique », a poursuivi Irène Frachon.

 

 »La volonté perpétuelle de Servier de se défiler »

Il y a quelques jours, il était question que les laboratoires Servier se retournent juridiquement contre les médecins prescripteurs de Mediator hors-Autorisation de Mise sur le Marché (AMM). Bien que l’information ait été démentie par le groupe pharmaceutique, Irène Frachon interrogée sur le sujet n’a pas hésité à lâcher : « Ça illustre la volonté perpétuelle des Laboratoires Servier de se défiler face à ses responsabilités ». Grâce au fonds, « l’État va prendre ses responsabilités en entamant des démarches contre le laboratoire Servier » qui n’ont pas à être faites par les victimes, selon le docteur.

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Publié par le 1 septembre 2011 dans Santé, Sécurité

 

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Mediator : Servier aurait-il escroqué la Sécu ?

 

Source : France Soir

 

Le paquet de Paris a fait savoir ce vendredi qu’il élargissait son enquête sur le scandale sanitaire du Mediator à des faits d’escroquerie après la plainte de la Sécurité sociale qui a chiffré à 1,2 milliard d’euros le préjudice lié aux remboursements du médicament du laboratoire Servier.

La Sécurité sociale estime son préjudice à plus d'un milliard d'euros

La Sécurité sociale estime son préjudice à plus d’un milliard d’euros SIPA

Cette décision – annoncée vendredi par Le Figaro et confirmée de source judiciaire – étend le champ des investigations menées par les trois juges parisiens qui instruisent déjà deux informations judiciaires pour « tromperie aggravée » et « homicides et blessures involontaires ». Le parquet a pris un réquisitoire supplétif qui vise l’escroquerie au préjudice des caisses de sécurité sociale et de toutes les mutuelles.

 

"Escroquerie et tromperie aggravée"

L’Assurance maladie et la Mutualité française, qui regroupe la quasi totalité des quelque 700 mutuelles, avaient déposé plainte en février contre le laboratoire Servier pour « escroquerie et tromperie aggravée ». Mais le parquet n’avait alors pas retenu cette première qualification.

Aujourd’hui, « du fait de l’évolution du dossier, le parquet a considéré que les conditions de la mise sur le marché du Mediator étaient constitutives d’escroquerie au préjudice des caisses », a-t-on indiqué vendredi. « L’escroquerie consiste à avoir maintenu le Mediator sur le marché alors qu’il était un anorexigène », a-t-on ajouté.

L’avocat de Servier, Me Hervé Témime, n’a pas souhaité réagir. Son confrère défendant la Mutualité française, Patrick Maisonneuve, s’est dit « tout à fait satisfait », ce « qui permettra de poursuivre Servier sous une qualification beaucoup plus rigoureuse et d’éviter les problèmes de prescription ».

 

Entre 500 et 2.000 décès

Commercialisé en France par Servier de 1976 à novembre 2009, le Mediator a été utilisé par cinq millions de personnes et retiré du marché en raison de risques cardiaques encourus par des patients. Cet antidiabétique, largement prescrit comme coupe-faim, a causé 500 à 2.000 décès, selon plusieurs études.

Fin décembre, le directeur général de la CNAM Frédéric Van Roekeghem avait prévenu que la Sécurité sociale « ferait valoir ses droits » dans les procédures qui seraient intentées par des victimes du Mediator contre Servier.
Confronté à ce scandale de santé publique, le ministre de la Santé Xavier Bertrand avait assuré que toutes les victimes bénéficieraient d’une « prise en charge intégrale par l’Assurance maladie ».

 

Quelque 1.500 plaintes

Dans une note révélée en mai par Le Figaro et que s’était procurée l’AFP, la Sécu chiffrait à au moins 1,2 milliard d’euros le coût du Mediator en plus de 30 ans de commercialisation. Dans le détail, le remboursement aux patients des boites de médicaments avait représenté en 33 ans quelque 880 millions d’euros, tandis que la prise en charge des complications cardiovasculaires avait coûté 315 millions.

Les mutuelles avaient estimé le coût du Mediator à environ 300 millions d’euros. Quelque 1.500 plaintes centralisées par le pôle santé publique du parquet de Paris ont été regroupées dans le cadre de l’enquête des trois juges d’instruction qui pourrait durer plusieurs années.

 

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Publié par le 6 août 2011 dans Santé, Sécurité

 

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Mediator et problème cardiaque : Le lien est clairement établi

 

Source : France Soir

 

Pour la première fois des experts médicaux ont établi un lien de cause à effet entre la prise de Mediator et des problèmes cardiaques.

Le Mediator a été commercialisé jusqu'en septembre 2009

Le Mediator a été commercialisé jusqu’en septembre 2009 SIPA

Le cas de madame C., 64 ans va marquer. En examinant son dossier médical, des médecins ont clairement fait un lien entre sa prise de Mediator pendant six ans et les problèmes cardiaques dont elle souffre aujourd’hui. Neuf mois l’éclatement du scandale sanitaire, c’est la première fois qu’une telle causalité est établie.

Le Figaro, qui révèle cette information relaie les conclusions d’un rapport rédigé par quatre spécialistes – les professeurs Jean-Marc Rouzioux (toxicologue), Jean-François Obadia (chirurgien cardiaque), Paul Touboul (cardiologue) et le Dr Bruno Mazenod (endocrinologue) -, à la demande d’une instance de la Commission régionale de conciliation et d’indemnisation des accidents médicaux (CRCI) du Rhône.

 

120.000 euros réclamés

« À partir des éléments qui nous ont été fournis, nous n’avons pas trouvé de cause pouvant expliquer la survenue de cette pathologie en dehors de la prise de Mediator » écrivent les experts dans leur rapport. La patiente, qui était pré-diabétique, a pris d’abord un comprimé par jour, puis 2, puis 3 sur une période allant de 2004 à 2010. Le médicament produit par Servier a été interdit en septembre 2009 mais des stocks ont permis à Mme C. d’en prendre quelques mois de plus jusqu’en 2010.

Alors que des examens cardiaques concluaient en 2004 à l’absence d’anomalie, de nouveaux examens six ans plus tard font apparaître un souffle au cœur, ainsi qu’une fuite de la valve aortique. Des lésions modérées, poursuit le journal, comme  « 90% des patients qui ont consommé du Mediator ». N’attendant pas la mise en place du fond d’indemnisation et au regard de cette expertise, Mme C. demandera en référé au mois de septembre, 20.000 euros au titre du préjudice corporel et 100.000 euros pour préjudice d’anxiété aux laboratoires Servier. Actuellement, une cinquantaine d’expertises de ce type sont en cours.

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Publié par le 14 juillet 2011 dans Médicament, Santé, Sécurité

 

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Vers une refonte de la pharmacovigilance?

 

Source : Paris Match

 

Vers une refonte de la pharmacovigilance?

C’est par le Mediator que le scandale sur la pharmacovigilance est apparu. | Photo Maxppp/Photopqr

 

C’est une transformation du système pharmaceutique que souhaite l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) dans un rapport rendu hier. Selon l’institution, le système français est inadapté. Principaux problèmes: le signalement des médicaments dangereux, les liens avec les laboratoires et les visiteurs médicaux.

Kahina Sekkai

 

«Un changement de méthode et de culture qui s’impose». C’est ainsi que débute le rapport rendu hier par l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) sur la pharmacovigilance. Ce document, commandé en janvier dernier suite au scandale du Mediator, devait dresser l’état du système pharmaceutique en France, et le résultat n’est pas bon. «La pharmacovigilance française n’a adapté ni ses méthodes, ni ses outils au fil du temps: des réformes d’ampleur s’imposent», selon l’IGAS. Au cœur du problème, notamment, la signalisation des médicaments aux effets secondaires peu désirables, voire dangereux.

Actuellement, dénoncer les méfaits d’un médicament relève d’un parcours du combattant administratif, et décourage plus d’un patient. L’institution gouvernementale prend exemple sur les pays anglo-saxons, notamment le Royaume-Uni. Depuis de nombreuses années, un triangle noir apparaît sur les boîtes des médicaments pouvant être nocifs. De plus, le consommateur peut tout simplement appeler, envoyer un mail ou un courrier pour prévenir des dangers d’un produit.

Le rapport de l’IGAS pointe du doigt une faiblesse de la pharmacovigilance à la française qui fait que «seuls les médecins, les sages-femmes, chirurgiens-dentistes et les pharmaciens» sont dans l’obligation de dénoncer les effets secondaires, la dénonciation est facultative pour le reste des professionnels de santé. Or, cette base de «notificateurs» comme les appelle le document, doit être élargie, et son parcours simplifié.

L’Afssaps dans le viseur

L’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) est également visée. L’IGAS lui reproche son manque d’indépendance par rapport aux laboratoires pharmaceutiques, en ne pratiquant pas de «recherche bibliographique approfondie sur des thématiques connexes avec les sujets traités par le département de pharmacovigilance» et en se fiant aux chiffres donnés par les géants du médicament. Cela accorde «un poids prépondérant dans la prise des décisions» aux multinationales de la santé. De plus, le fonctionnement de l’agence, de par son «raisonnement sur le risque individuel», crée «un doute qui profite souvent au médicament».

Les relations entre l’Afssaps et les laboratoires, déjà dénoncées car ambigües, doivent être «rééquilibrées»: l’institut de santé doit «exiger», s’«imposer» et même «annuler des décisions favorables au laboratoire en cas de conflit d’intérêt», des situations qui semblent malheureusement présentes. L’influence des industriels serait bien trop grande, selon la mission gouvernementale, au détriment d’un avis tranché par des spécialistes médicaux, de nos jours souvent recrutés en qualité de «consultants», tout en siégeant à l’Agence et décidant pour l’AMM de certains produits. Le financement de l’Afssaps était assuré par les laboratoires, notamment Servier, ce qui avait provoqué un tollé lors du scandale du Mediator.

L’organisation, en région, de l’Afssaps est aussi au cœur du problème. Selon le rapport de l’IGAS, elle est «trop cloisonnée et inadaptée». Elle ne communiquerait pas assez, voire pas du tout, avec les autres entités nationales chargées de la sécurité des produits de santé, comme la commission de transparence ou encore le Comité économique des produits de santé (CEPS), créant une «absence de chaîne du médicament organisée» en France. Une unité est donc nécessaire pour la mission, qui demande la création d’une nouvelle commission qui pourrait tout regrouper, et ainsi éviter les problèmes de communication au sein de l’industrie pharmaceutique.

Déremboursement et danger

Autre incohérence pointée par le rapport, le déremboursement de médicaments pour des «raisons de sécurité sanitaire», mais qui restent pourtant sur le marché. L’exemple du nimésulide est donné par l’IGAS: en janvier 2011, à cause «de son hépato-toxicité» (le médicament avait conduit à des cas d’hépatites, Ndlr), cet anti-inflammatoire était simplement non-remboursé, mais pas retiré des comptoirs de pharmacie. Depuis, la commission de pharmacovigilance européenne doit débattre de la validité de l’autorisation de mise sur le marché (AMM) de ce produit. Une décision était attendue en mai 2011, mais n’a pas été rendue. Le principe même de l’AMM devrait faire l’objet d’une «refonte d’ampleur», qui concernera aussi son nom, qui sonne bien plus commercial que médical.

C’est ce que préconise le rapport de l’IGAS, qui ne voit pas «d’alternative à l’interdiction». Ces visiteurs médicaux sont chargés de faire le tour des cabinets des médecins pour leur vanter les mérites des produits de leurs laboratoires pharmaceutiques, parfois à grands coups d’avantages et de cadeaux pour les praticiens. Selon la mission, il s’agit d’un «enjeu financier majeur de 1,1 milliard d’euros». Une décision qui ne manquera pas de faire réagir les industriels de la santé, dont la concurrence doit être réduite, selon l’IGAS, pour faire baisser les prix.

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Publié par le 23 juin 2011 dans Médicament, Santé, Sécurité

 

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Servier faisait passer le Mediator pour un coupe-faim

 

Source : France Soir

 

Alors que les laboratoires Servier ont toujours nié avoir présenté le Mediator comme un traitement du surpoids, un document révèle que les visiteurs médicaux mettaient en avant l’effet coupe-faim de ce médicament pour convaincre les médecins prescripteurs.

Le Mediator était présenté comme un traitement contre l'obésité par les visiteurs médicaux

Le Mediator était présenté comme un traitement contre l’obésité par les visiteurs médicaux SIPA

Une plaquette d’information enfonce Servier. Dans un document publié lundi soir par Le Parisien, il apparaît noir sur blanc que le Mediator était présenté aux médecins prescripteurs non pas comme un traitement contre le diabète, mais contre l’obésité. La plaquette publicitaire sur laquelle s’appuyaient les visiteurs médicaux dans les années 80 pour promouvoir le médicament montre clairement que ces derniers vantaient le Mediator comme étant « le traitement des poly surcharges métaboliques ». Si les laboratoires Servier ont toujours réfuté toute promotion de ce médicament comme un traitement du surpoids, le document récemment publié accable la firme pharmaceutique.

 

Une publicité sans ambigüité

Alors que Jacques Servier avait assuré en novembre 2010, dans une interview accordée au Monde, que « le Mediator n’est pas un coupe-faim » et que « jamais » les visiteurs médicaux n’avaient vanté ses mérites en ce sens, la fiche révélée ne fait aucun doute sur le fait que dans la réalité, il en était tout autrement. Pour illustrer leurs dires, les commerciaux du groupe s’appuyaient sur la photo d’un patient affichant quelques kilos en trop, légendée par le texte suivant et sans équivoque : « Il est dans votre salle d’attente, c’est votre prochain malade. Il a entre 40 et 50 ans. Sa bonne santé n’est qu’apparente, derrière son aspect jovial et rubicond, son excès de poids et quelques anomalies sont alarmants. Le risque vasculaire le guette ».

 

Le mépris des risques pour les patients

Face à ces révélations, le président de la mission d’information de l’Assemblée nationale sur le Mediator a déclaré dans les colonnes du Parisien que « le groupe Servier s’est rendu coupable de tromperie à l’encontre des médecins. Cette plaquette publicitaire prouve que Servier s’est rendu coupable de tromperie à l’encontre des médecins », avant d’ajouter que « cette plaquette publicitaire prouve que Servier les incitait fortement à prescrire du Mediator aux nombreuses personnes en surpoids pour faire du chiffre d’affaire, sans se soucier des dommages possibles sur leur santé ».

Des centaines de plaintes ont été déposées contre le laboratoire Servier pour « tromperie aggravée » et « homicides et blessures involontaires ».

 

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Publié par le 17 Mai 2011 dans Santé, Sécurité

 

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Servier était au courant depuis 1995

 

Source : France Soir

Une nouvelle mise en cause du laboratoire Servier vient alourdir les charges qui pèsent sur lui dans l’affaire Mediator.

Médicament à l’origine destiné aux diabétiques, mais largement détourné comme coupe-faim, le Mediator aurait fait en France en trente-trois ans entre 500 et 2.000 morts

Médicament à l’origine destiné aux diabétiques, mais largement détourné comme coupe-faim,
le Mediator aurait fait en France en trente-trois ans entre 500 et 2.000 morts
SIPA

« Un rapport de la filiale britannique de Servier établissait, en 1993, que, une fois absorbé par l’organisme, le Mediator donnait un composé, la norfenfluramine, dont il a été établi en 1995 qu’il était dangereux », affirme le quotidien Le Monde dans son édition datée de vendredi. « Cela n’a pas empêché la firme de continuer à affirmer, en 2008, la tolérance cardio-vasculaire « satisfaisante » du benfluorex, le nom scientifique du Mediator, dans le document de référence remis à ses délégués médicaux », poursuivent nos confrères.

La norfenfluramine, rappelle Le Monde, « est aussi le composé actif obtenu dans l’organisme lors de la prise de fenfluramine (Ponderal) ou de dexfenfluramine (Isoméride) : deux produits de Servier dont il sera établi en 1995 qu’ils sont responsables de graves effets secondaires puis retirés du marché ». « Le laboratoire Servier ne pouvait ignorer, depuis au moins le début des années 1990, que le Mediator était dangereux puisqu’il se transformait en norfenfluramine. Il s’est pourtant constamment employé à minimiser ce fait », poursuit le quotidien. Servier a fermement démenti les conclusions du Monde : « La science n’était pas assez avancée en 1995 pour qu’on sache », a assuré Lucy Vincent, directrice générale chargée des relations extérieures du numéro deux français de l’industrie pharmaceutique.

Médicament à l’origine destiné aux diabétiques, mais largement détourné comme coupe-faim, le Mediator aurait fait en France en trente-trois ans entre 500 et 2.000 morts, avant d’être retiré du marché en novembre 2009. Plusieurs centaines de plaintes ont été déposées à ce jour. Le laboratoire a notamment été cité directement devant le tribunal correctionnel de Nanterre sur la base d’une accusation pour « tromperie aggravée ».

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Publié par le 13 Mai 2011 dans Santé, Sécurité

 

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