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Archives de Tag: Servier

Servier était au courant depuis 1995

 

Source : France Soir

Une nouvelle mise en cause du laboratoire Servier vient alourdir les charges qui pèsent sur lui dans l’affaire Mediator.

Médicament à l’origine destiné aux diabétiques, mais largement détourné comme coupe-faim, le Mediator aurait fait en France en trente-trois ans entre 500 et 2.000 morts

Médicament à l’origine destiné aux diabétiques, mais largement détourné comme coupe-faim,
le Mediator aurait fait en France en trente-trois ans entre 500 et 2.000 morts
SIPA

« Un rapport de la filiale britannique de Servier établissait, en 1993, que, une fois absorbé par l’organisme, le Mediator donnait un composé, la norfenfluramine, dont il a été établi en 1995 qu’il était dangereux », affirme le quotidien Le Monde dans son édition datée de vendredi. « Cela n’a pas empêché la firme de continuer à affirmer, en 2008, la tolérance cardio-vasculaire « satisfaisante » du benfluorex, le nom scientifique du Mediator, dans le document de référence remis à ses délégués médicaux », poursuivent nos confrères.

La norfenfluramine, rappelle Le Monde, « est aussi le composé actif obtenu dans l’organisme lors de la prise de fenfluramine (Ponderal) ou de dexfenfluramine (Isoméride) : deux produits de Servier dont il sera établi en 1995 qu’ils sont responsables de graves effets secondaires puis retirés du marché ». « Le laboratoire Servier ne pouvait ignorer, depuis au moins le début des années 1990, que le Mediator était dangereux puisqu’il se transformait en norfenfluramine. Il s’est pourtant constamment employé à minimiser ce fait », poursuit le quotidien. Servier a fermement démenti les conclusions du Monde : « La science n’était pas assez avancée en 1995 pour qu’on sache », a assuré Lucy Vincent, directrice générale chargée des relations extérieures du numéro deux français de l’industrie pharmaceutique.

Médicament à l’origine destiné aux diabétiques, mais largement détourné comme coupe-faim, le Mediator aurait fait en France en trente-trois ans entre 500 et 2.000 morts, avant d’être retiré du marché en novembre 2009. Plusieurs centaines de plaintes ont été déposées à ce jour. Le laboratoire a notamment été cité directement devant le tribunal correctionnel de Nanterre sur la base d’une accusation pour « tromperie aggravée ».

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Publié par le 13 Mai 2011 dans Santé, Sécurité

 

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Feu vert pour le fonds d’indemnisation des victimes du Mediator

 

Source : Libération

 

 

Un comprimé de Mediator.

Un comprimé de Mediator. (© AFP Fred Tanneau)

 

Le Conseil des ministres a entériné mercredi la création d’un fonds public permettant d’indemniser les patients victimes du Mediator.

Institué dans le cadre du projet de loi de finances rectificative, ce fonds permettra de pallier éventuellement les manquements du fabricant du Mediator, les laboratoires Servier.

«Ce qui est étonnant, c’est que nous soyons devant une loi qui est une loi d’exception», a déclaré Lucy Vincent, directrice générale chargée des relations extérieures de Servier.

«On dirait que l’objectif est de punir Servier avant même que la justice ne fasse son travail», a-t-elle ajouté, tout en rappelant que le laboratoire était prêt à faire face à ses responsabilités si elles étaient prouvées.

 

«On nous condamne, on ne nous a même pas écoutés»

«On saute sur le rapport de l’Igas (Inspection générale des affaires sociales) pour nous punir, mais je vous rappelle que l’Igas ne nous a même pas entendus» pour faire ce rapport, publié en janvier et qui mettait vertement en cause Servier, a poursuivi Mme Vincent.

«On nous accuse, on nous condamne, et on ne nous a même pas écoutés», a-t-elle également jugé.

«On espère que la Constitution sera appliquée et qu’il n’y aura pas de régime dérogatoire au droit commun», a déclaré Mme Vincent: «il y a des médicaments retirés toutes les semaines pour des effets secondaires, il y a des procédures à suivre dans ce cas».

«Je ne comprends pas qu’on doit devenus les boucs émissaires de l’industrie pharmaceutique», a-t-elle conclu.

Le Conseil des ministres a entériné mercredi la création d’un fonds public permettant d’indemniser les patients victimes du Mediator. Institué dans le cadre du projet de loi de finances rectificative, ce fonds permettra de pallier éventuellement les manquements du fabricant du Mediator, les laboratoires Servier.

Le dispositif donne un rôle central à l’Oniam (Office national d’indemnisation des accidents médicaux), avec un dispositif spécifique, le premier du genre, supprimant la possibilité d’une date-limite pour la prise du Mediator et baissant le seuil d’incapacité.

Un comité d’experts sera chargé de demander à Servier de faire des propositions d’indemnisation aux victimes. Si le laboratoire traine les pieds, l’Oniam se substituera à lui pour assurer l’indemnisation. Dans le même temps, l’office se retournera en justice contre Servier pour qu’il rembourse les sommes versées, avec une pénalité pouvant monter jusqu’à 30%.

 

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Publié par le 12 Mai 2011 dans Santé, Sécurité

 

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Médiator : Nadia raconte son enfer quotidien

 

Source : La Provence

Elle a pris le médicament contre son cholestérol. Et souffre désormais de gros problèmes cardiaques.

Pour Nadia, ici accompagnée de son avocat Jean-Pierre Darmon, le plus dur est de ne pouvoir porter sa petite-fille.

Pour Nadia, ici accompagnée de son avocat Jean-Pierre Darmon, le plus dur est de ne pouvoir porter sa petite-fille.

 

Le plus douloureux ? Ne pas pouvoir tenir trop longtemps dans ses bras sa toute première petite-fille, un bébé de sept mois. "Je crois que c’est ça, le pire…", raconte Nadia.

La vie de cette femme souriante, 48 ans, s’organise depuis 2007 entre prises de sang, examens médicaux, traitements lourds, surveillance accrue et grosses fatigues. Sans oublier les coups de blues… et de colère. "Ce n’est vraiment pas juste", lâche-t-elle, assise dans le bureau de son avocat, Me Jean-Pierre Darmon, qui la soutient dans ce combat qu’elle n’a pas choisi.

"Mon corps me laisse tomber, je me sens diminuer de jour en jour." C’est en 1996, que tout commence. Son médecin traitant prescrit du Mediator à Nadia, mère de trois enfants. Dynamique, adepte de la marche, salariée dans une maison de retraite où elle s’occupe de personnes âgées, elle souffre d’un taux de cholestérol trop élevé.

Elle commence à prendre la molécule commercialisée par le laboratoire Servier, puis retirée du marché en décembre dernier. "Progressivement, explique son avocat, son état de santé se dégrade." Assise près de lui, Nadia prend le relais : "Des palpitations, des essoufflements, une grosse lassitude générale… Je ne pouvais même plus monter au premier étage sans être épuisée. Mais mon médecin me parlait d’un grand état de fatigue."

En 2007, son état de santé franchit un nouveau cap, inquiétant, qui nécessite des examens plus poussés. Le verdict est annoncé: souffle cardiaque et insuffisance respiratoire liée à un œdème pulmonaire aigu. "Il a été diagnostiqué, relève Me Darmon, une valvulopathie aortique et mitrale sévère."

Nadia est opérée à cœur ouvert. On lui pose deux prothèses mécaniques pour aider son cœur à fonctionner. Elle entend les deux valves faire tic-tac dans sa poitrine. "Pour autant, je suis restée très diminuée, malgré l’opération", explique Nadia, désignant du bout de l’index la cicatrice qui lui barre la poitrine, depuis quatre années.

"Je ne peux pas faire mon ménage ni mes courses. M’occuper de ma petite-fille, c’est impensable. Au moindre mouvement, je m’essouffle. Alors monter les escaliers ou faire une balade en famille, vous pensez bien que j’ai oublié tout ça. Je me sens… vieille."

Après l’opération, personne dans l’entourage médical de la patiente n’établit de lien avec la prise du Mediator, pendant 12 ans. "Ce que nous ne comprenons pas, déplore son avocat, c’est qu’à la suite de son opération, on continue à lui prescrire du Mediator sans rechercher l’origine de la valvulopathie !"

Ce n’est qu’en 2010, quand Nadia est destinataire d’un courrier de l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé, qu’elle est alertée : "On m’a dit de consulter mon médecin, mais je sais bien qu’il était déjà trop tard pour moi…"

Son avocat a saisi le juge des référés pour mai : "Nous souhaitons faire désigner un médecin expert judiciaire, pour évaluer le préjudice de cette dame et tirer les conséquences juridiques de cette situation." Nadia parle d’enfer et de cauchemar. "Ma vie n’est plus la même."

Placée sous anticoagulant, elle veille à ne pas tomber, ne pas se couper. "Tout pourrait alors prendre de telles proportions…", soupire-t-elle.

 

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Publié par le 27 avril 2011 dans Santé, Sécurité

 

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Mediator: comment on décourage les victimes de porter plainte

Source : Marianne2.fr

Clotilde Cadu et Jean-Claude Jaillette

 

Les victimes du Mediator se heurtent de plus en plus souvent au mutisme de leurs médecins,
réticents à leur communiquer leur dossier médical.

(capture d'écran Dailymotion - BFMTV - cc)

 

« Au delà du Mediator, le conflit d’intérêt est dans tout le secteur »

 

Elle voulait porter plainte contre le laboratoire Servier. Simplement demander réparation au fabricant du Mediator et de l’Isoméride, médicaments qu’elle a consommé pendant des années. Elle s’était dit que son médecin, celui qui lui avait prescrit les pilules aujourd’hui maudites, allait l’aider à reconstituer son dossier médical. Au lieu de lui fournir les ordonnances qu’il lui avait rédigées, son toubib l’a sèchement réprimandée, lui expliquant que Servier se retournerait contre elle pour lui demander des dommages et intérêts, et qu’il lui faudrait vendre sa maison pour les payer… Du coup, Annie*, découragée, a préféré laisser tomber. Et ils sont nombreux les patients qui comme Annie se heurtent à une fin de non-recevoir de la part de leur toubib.

Craignant sans nul doute d’être tenus pour responsables dans ce scandale sanitaire, les médecins se couvrent. Semblent frappés d’amnésie dès qu’il s’agit du Mediator. « C’est toujours très compliqué d’avoir les dossiers médicaux », se désole Christine Ravaz, avocate de victimes du Mediator. « On sent qu’ils ont peur que l’Office nationale d’indemnisation des accidents médicaux (ONIAM, qui devrait indemniser les victimes avant de se faire rembourser par le ou les responsables du drame, nldr) se retournent contre eux ». Les services du ministère de la Santé ont reçu plusieurs signalements similaires et ont fini par saisir par un courrier du 3 février la Caisse nationale d’assurance maladie, le Conseil de l’Ordre des pharmaciens ainsi que les organisations syndicales de médecins « afin qu’ils sensibilisent fortement les agents, pharmaciens ou médecins concernés à la nécessité de communiquer toutes les informations aux personnes qui viendraient les consulter au sujet de leur prise passée de produits contenant du benfluorex », la substance active du Mediator.

Et Dieu sait qu’il y a du boulot en la matière ! « Dès que j’ai eu connaissance du scandale du Mediator par la télévision, j’ai consulté mon médecin traitant pour lui faire connaître que j’avais pris ce médicament. Sa réponse a été "ça, on oublie" », raconte une victime. A une autre, on refuse un contrôle cardio-vasculaire ou hépatique « car Mediator n’est qu’une vaste intoxication médiatique ». « Je suis quand même déçu de notre médecin traitant qui ne veut rien entendre depuis novembre 2010 et qui fait la politique de l’autruche », écrit un patient au docteur Irène Frachon, la pneumologue qui a lancé l’alerte sur le Mediator. « Je lui ai fait part du traitement que j’ai suivi durant 9 ans, Mediator, mais il n’a pas voulu en tenir compte, en disant qu’il ne fallait pas rendre ce médicament responsable de tout ».

Reste que cette stratégie de non-communication semble faire les affaires du laboratoire. Car sans document, pas d’expertise. Et sans expertise, pas d’indemnisation… A moins d’une semaine d’une expertise judiciaire, l’avocate de Servier a ainsi demandé le report de l’examen au motif qu’ « aucune pièce ne nous a été communiquée à ce jour »… « On a arrêté de chercher les responsabilités dans cette affaire. Qui est responsable de quelle partie ? On ne sait pas. Et déjà on se tourne vers le petit bouc émissaire, le prescripteur », explique Claude Leicher, président du syndicat MG France, refusant que la profession endosse toute la responsabilité. Qui devra au final payer ? L’ONIAM aura la lourde tâche de le déterminer. Reste qu’en attendant, ce sont bel et bien les victimes qui trinquent. 

* le prénom a été changé

 

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Publié par le 19 avril 2011 dans Santé, Sécurité

 

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Médiator : Servier «déçu» par le mode d’indemnisation des victimes

Source : Libération

Le ministre de la Santé Xavier Bertrand a refusé la proposition du laboratoire, et annoncé la mise en place d’un fonds public d’indemnisation.

Xavier Bertrand a proposé d'indemniser toutes les victimes indifféremment.

Xavier Bertrand a proposé d’indemniser toutes les victimes indifféremment.

Le laboratoire Servier se dit «déçu» par le mode d’indemnisation des victimes de son traitement Mediator présenté mercredi par le ministre de la Santé, jugeant que de possibles «malentendus» ou «fantasmes» pouvaient avoir conduit au rejet de sa proposition, a indiqué jeudi une porte parole du groupe à l’AFP.

«Nous sommes déçus par la proposition de Xavier Bertrand», a déclaré Lucy Vincent, directrice des affaires extérieures du laboratoire, n°2 français de la pharmacie.

M. Bertrand, a annoncé mercredi aux associations de victimes du Mediator la mise en place d’un fonds public d’indemnisation qui concernera «toutes les victimes du Mediator, sans distinctions».

«Nous avions fait une proposition qui avait l’avantage de prendre en charge tous les patients», a fait valoir Mme Vincent. Servier avait proposé «de combler les lacunes de la loi Kouchner», notamment en indemnisant les victimes du Mediator ayant une incapacité de 5 à 24%, a-t-elle rappelé.

«D’après les premières données que nous avons, cela concerne la vaste majorité des patients», a assuré Mme Vincent.

 

«Fantasmes»

Répondant aux critiques des associations de victimes sur sa proposition, qui n’a finalement pas été retenue, elle a également fait valoir que Servier proposait de «co-choisir» avec les associations les experts et que le laboratoire aurait confié sa gestion à une autre société.

«Est-ce qu’on a refusé notre proposition sur des malentendus?», s’est interrogé Mme Vincent, évoquant également de «mauvaises compréhensions» ou des «fantasmes».

«Aujourd’hui, nous sommes dans la déception de voir que M. Bertrand préfère un autre système, dont les modalités restent d’ailleurs à définir», a-t-elle ajouté.

Interrogée sur la proposition du député PS Gérard Bapt de nationaliser Servier pour le sanctionner, Mme Vincent a jugé qu’il s’agissait de «propos extrêmement irresponsables»: «Personne dans ce pays ne peut se substituer à la justice», a-t-elle conclu.

Le Mediator aurait fait en 33 ans entre 500 et 2.000 morts, avant d’être retiré du marché français en novembre 2009. Plusieurs centaines de plaintes ont été déposées dans ce dossier.

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Publié par le 7 avril 2011 dans Santé, Sécurité

 

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PARIS – Mediator : l’Etat va mettre en place un fonds d’indemnisation

Source : 20 Minutes.fr

PARIS – Le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, a annoncé mercredi aux associations de victimes du Mediator la mise en place d’un fonds public d’indemnisation, a indiqué le ministère dans un communiqué.

"Le ministre va proposer au Premier ministre et au président de la République la mise en place par la loi d’un fonds d’indemnisation des victimes du Mediator", a indiqué le ministère. L’objectif est que "ces dispositions législatives puissent être votées avant l’été", a-t-il ajouté.

Le ministre s’est entretenu au téléphone avec les représentants des associations à l’issue d’ultimes négociations entre les laboratoires Servier et Claire Fabre, présidente de la Chambre commerciale de la Cour de cassation et chargée par le gouvernement des négociations avec le groupe pharmaceutique français.

"La dernière proposition des Laboratoires Servier reste inacceptable", a estimé le ministère.

Le dispositif envisagé par le gouvernement permettrait "de proposer à l’ensemble des victimes un guichet unique, géré par l’Office national d’Indemnisation des Accidents Médicaux, des Affections Iatrogènes et des Infections Nosocomiales (ONIAM)", a précisé le ministère.

"Il offrirait une indemnisation intégrale aux victimes tout en garantissant leur droit d’intenter une action pénale si elles le souhaitaient", a encore indiqué le ministère.

Le ministère a souligné également qu’"il n’est pas question que la solidarité nationale paie à la place du premier responsable, les Laboratoires Servier".

Le président de l’Association d’aide aux victimes du Mediator et de l’Isoméride (AVIM), Dominique Courtois, s’est "félicité" de cette annonce auprès de l’AFP, soulignant que ce fonds public concernera "toutes les victimes du Mediator, sans distinctions", comme l’association le réclamait.

Le Mediator aurait fait en 33 ans entre 500 et 2.000 morts, avant d’être retiré du marché français en novembre 2009. Plusieurs centaines de plaintes ont été déposées dans ce dossier.

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Publié par le 6 avril 2011 dans Santé, Sécurité

 

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Mediator : L’ultime pirouette de Servier

Source : France Soir

Servier avait huit jours pour faire de nouvelles propositions d’indemnisation aux victimes du Mediator.

Le laboratoire a demandé deux jours de délai. Une nouvelle pirouette pour les associations.

Les associations de malades attendent les nouvelles propositions de Servier, ici Dominique-Michel Courtois, président de l'Association d'aide aux victimes de l'Isoméride et du Mediator (Avim)

Les associations de malades attendent les nouvelles propositions de Servier,
ici Dominique-Michel Courtois, président de l’Association d’aide aux victimes
de l’Isoméride et du Mediator (Avim)
SIPA

Vont-elles être correctement indemnisées ? Dans combien de temps ? Par qui ? Plusieurs mois après que le scandale du Mediator ait éclaté, les victimes attendent aujourd’hui des réponses concrètes. Elles devront malgré tout attendre encore un peu.

Alors que l’ultimatum posé par Xavier Bertrand au laboratoire Servier pour qu’il fasse de nouvelles propositions d’indemnisations se terminait lundi, le groupe a demandé deux jours de délai supplémentaire. Les négociations se poursuivent assure-t-on du côté du ministère de la santé mais rien ne peut être annoncé immédiatement.

 

« Il faut tirer le maximum du laboratoire »

Une prolongation qui n’inquiète pas outre mesure Dominique-Michel Courtois, président de l’Association d’aide aux victimes de l’Isoméride et du Mediator (Avim) : « Servier a reporté de deux jours, c’est une ultime pirouette. Ce n’est pas grave. On va attendre d’avoir le document sous les yeux afin de nous exprimer » indique le médecin qui a déposé plus de 500 plaintes pour « homicides et blessures involontaires » au nom de son collectif. Dominique-Michel Courtois se dit par ailleurs « confiant », rappelant malgré tout que « les choses sont allées vite ». « Il faut maintenant tirer le maximum de Servier ». Sous entendu, que le laboratoire aligne le plus de millions d’euros possibles « pour un fonds d’indemnisation dont il ne doit pas avoir la gestion ».

Reste certainement un point d’achoppement entre les associations de victimes et Servier, celui des poursuites judiciaires. Jusqu’à présent le laboratoire avait toujours indiqué que si une victime choisirait d’être indemnisée, elle ne pourrait pas le poursuivre devant un tribunal. Une clause qui avait indigné l’ensemble des victimes ainsi que l’Assurance Maladie ou le ministère de la Santé. Servier renoncera-t-il à cette disposition ? Réponse dans deux jours.

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Publié par le 5 avril 2011 dans Santé, Sécurité

 

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Mediator : le ton monte entre Servier et le gouvernement

  Source : France Soir

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Jacques Servier a une semaine pour revoir son plan d’indemnisation.

Le ton est monté dimanche entre le gouvernement et le laboratoire Servier, qui refuse d’assumer tous les préjudices financiers dans l’affaire du Médiator, alors que le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, lui demande d’indemniser intégralement les victimes.

Dans un interview au Journal du Dimanche (JDD), le ministre de la Santé a rejeté la dernière offre présentée par Servier. Tout en notant des avancées, il a estimé que ce projet était "inacceptable en l’état", car ne prévoyant "toujours pas de réparation intégrale du préjudice".

"Or, a-t-il ajouté, ce n’est qu’à cette condition qu’ils pourraient demander aux victimes de renoncer à des poursuites devant les tribunaux comme ils en ont l’intention".

Le ministre a sommé les laboratoires Servier de "présenter une offre définitive d’ici la fin de la semaine" pour "éviter une situation de blocage incompréhensible".

Si cette nouvelle proposition n’était "toujours pas convenable, il sera alors temps d’envisager d’autres scénarios", a ajouté Xavier Bertrand, sans autres précisions.

Mais le laboratoire Servier lui a opposé une fin de non-recevoir en affirmant qu’il n’assumerait pas seul tous les préjudices financiers.

"De toute évidence dans cette affaire la responsabilité est partagée entre l’Etat et le groupe pharmaceutique, donc il n’y a pas de raison que Servier soit le seul à assumer tous les préjudices financiers", a déclaré une porte-parole du groupe pharmaceutique dimanche.

"Nous sommes un peu surpris du ton de la réaction du ministre de la Santé", a-t-elle ajouté, faisant valoir le "bon climat" qui prévaut avec Claire Favre, mandatée par le gouvernement pour trouver un terrain d’entente entre les victimes et les laboratoires.

Le président de l’Association d’aide aux victimes du Mediator et de l’Isoméride (AVIM) a accueilli sans surprise la réaction du laboratoire Servier, se disant "sur la même longueur d’onde" que Xavier Bertrand.

"Il n’y a que cette position qui puisse être acceptable pour les victimes", a déclaré à l’AFP le Dr Dominique-Michel Courtois, qui attend "de la fermeté de M. Bertrand".

Pour l’AVIM, il n’est "pas question que ce soit la solidarité nationale, c’est-à-dire tous les Français, qui paient pour ce fonds, mais le laboratoire Servier, et seulement lui", a poursuivi M. Courtois.

"Servier a d’abord reconnu, ce qui est une bonne chose, qu’il y avait des victimes du Mediator, puis il s’aperçoit de l’ampleur du désastre financier et maintenant je crains qu’il ne veuille indemniser qu’une partie des victimes à son taux personnel, en disant, “les autres, si elles ne sont pas contentes qu’elles aillent en procédure, et si je suis condamné je paierai", a-t-il estimé.

Cette passe d’armes intervient alors que Claire Favre doit présenter lundi un "nouveau dispositif aux associations de victimes qui seront seules juges", selon Xavier Bertrand, qui n’a pas fourni de détails sur ce dispositif.

Le Ciss, collectif d’associations d’usagers de la santé, et l’UFC-Que Choisir avaient souhaité la semaine dernière que cette réunion "se tienne sur la base de propositions concrètes répondant réellement aux attentes des victimes".

"A défaut, le gouvernement prendrait la grave responsabilité d’un enlisement de l’affaire Mediator", avaient mis en garde ces associations.

 

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Publié par le 27 mars 2011 dans Santé, Sécurité

 

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Mediator : Après Servier, l’Afssaps est visée par une plainte

 

Pour ne pas avoir retiré le Mediator du marché, un avocat réunionnais a décidé de porter plainte lundi contre l’Afssaps. Un nouveau volet de cette affaire resurgit.

La victime est âgée de 54 ans, elle a pris du Mediator pendant plusieurs années.

La victime est âgée de 54 ans, elle a pris du Mediator pendant plusieurs années. MaxPPP

Parce qu’elle a « failli à sa mission de service public de veille sanitaire » en ne retirant pas du marché le médicament dès « les premiers signaux d’alarme tirés en 1999 », un avocat de l’Ile de la Réunion a décidé de porter plainte contre l’Afssaps, lundi.

Cette plainte avec constitution de partie civile a été déposée au nom de Chantal Ethève, 54 ans, présidente d’une association réunionnaise victimes du Mediator actuellement atteinte d’une pathologie cardiaque. Elle vise également les laboratoires Servier pour « blessures involontaires ».

 

Deux rapports au vitriol

« Il est désormais établi que la prise de ce médicament expose les patients à des graves risques cardiovasculaires. Il fallait retirer ce produit du marché car il était dangereux » a précisé l’avocat qui n’hésite pas à parler de « complicité » de l’Afssaps avec les laboratoires Servier.

Reste à savoir quel sort la justice va réserver à l’Afssaps si la plainte est acceptée et que les procédures arrivent à leur terme. Pour se décider, elle pourra en tout cas s’appuyer sur deux rapports – celui de l’Igas et celui des professeurs Debré et Even – sans concession pour les autorités sanitaires.

 

D’autres plaintes vont suivre

« L’expérience cumulée des dix dernières années témoigne malheureusement de l’ampleur d’un échec général, qui met moins en cause l’industrie pharmaceutique, que les agences de contrôle, leurs experts, universitaires ou non, et les médecins prescripteurs, livrés à eux-mêmes sans formation initiale et continue à la mesure des difficultés d’emploi des médicaments » écrivent ainsi les professeurs Debré et Even.

L’Afssaps devrait rapidement faire face à d’autres plaintes. Plusieurs victimes du Mediator ont en effet annoncé qu’elles envisageaient de poursuivre l’agence devant le tribunal administratif.

 

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Publié par le 22 mars 2011 dans Santé, Sécurité

 

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Mediator : La proposition de Servier rejetée en bloc

Source : France Soir

Comme les associations de victimes et l’Assurance maladie, Xavier Bertrand, le ministre de la Santé a jugé de choquante la proposition des laboratoires Servier d’indemniser les victimes si elles renonçaient aux poursuites judiciaires.

Le ministre de la Santé ne valide par le marché proposé par Servier

Le ministre de la Santé ne valide par le marché proposé par Servier

« C’est totalement choquant ». Vingt-quatre heures après avoir déclaré qu’il était prêt à indemniser les victimes et qu’il attendait l’aval du gouvernement, Servier a  eu sa réponse officielle. Elle est négative. « En l’état actuel du dossier, je le dis, je ne validerai pas un tel dispositif. Le groupe Servier doit encore bouger, et maintenant très vite », a pointé le ministre de la Santé sur l’antenne d’RTL.

 

« Même s’il y a eu des avancées, je le dis clairement, on est loin du compte aujourd’hui et puis, surtout, vous ne pouvez pas empêcher quelqu’un de mener une action pénale, parce que la question de la réparation, c’est bien sûr d’un point de vue financier, et c’est légitime, mais c’est aussi une réparation éthique »

 

« Servier veut acheter le silence des victimes »

Et de poursuivre : « On s’aperçoit que le groupe Servier reconnaît maintenant la responsabilité du Mediator et que, bien évidemment, les 20 millions d’euros qui ont été annoncés au début, chacun a bien conscience, et le groupe Servier aussi, j’en suis persuadé, qu’il faudra aller bien au-delà », a-t-il insisté.

Après une période d’accalmie, le scandale du Mediator repart donc de plus belle. La veille, la proposition du laboratoire avait suscité un véritable tollé. Me Joseph-Oudin, l’avocat d’une quarantaine de victimes s’était indigné mercredi que « Servier tente d’acheter le silence des victimes ». Jeudi, la journée a été marquée par l’audition de Jacques Servier au Sénat, une semaine après celle à l’Assemblée nationale.

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Publié par le 13 mars 2011 dans Santé, Sécurité

 

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